Le journal de la Fayda du 22 janvier 2023

Publié le par Malick Hibrahimya

Le journal de la Fayda du 22 janvier 2023
Le journal de la Fayda du 22 janvier 2023
Le journal de la Fayda du 22 janvier 2023
Le journal de la Fayda du 22 janvier 2023
L'essentiel des titres du 22 janvier 2023 :

1. kaolack : CRD gamou Taîba Niassène, édition 2023

Le Gamou annuel de Taïba Niassène, célébrant la naissance du fondateur de la Fayda, Cheikh Ibrahima Niass, est le deuxième évènement phare, après le Mawlid, des disciples de Cheikh Al Islam. Actuellement, l'heure est aux derniers réglages notamment avec la tenue du Comité Régional de Développement le jeudi passé, 12 janvier 2023 à la gouvernance de Kaolack.

Présidé par le gouverneur de Kaolack, monsieur Ousmane Kane a revisité le cahier de charge du comité d'organisation pour une réussite de la célébration de la naissance de Cheikh Ibrahima Niass (RTA) prévu le 06 Février 2023. Il s’agissait de passer au peigne fin tous les secteurs impliqués dans l’organisation de ce Grand rassemblement qui draine des centaines de pèlerins vers cette localité nichée dans le département de Nioro du Rip, région de Kaolack.

Ainsi, le comité d’organisation des manifestation et activités de la Fayda (COMAF) dirigé par Cheikh Baye Mamoune Niass a réitéré sa requête par rapport à la route Dinguiraye-Taïba Niassène. L’assainissement, la sécurité etc. sont aussi parmi les principales doléances.

On peut aussi noté entre autres doléances l'élargissement de l'axe Ndinguiraye -taiba niassene d'une largeur de 4 mètres jugé très étroite, le remblaiement de toutes les rues de la ville avec d'énormes nids de poule causé par les inondations de la précédente saison des pluies. Dans l'ensemble les services administratives ont rassurés aux organisateurs une meilleure prise en charge des doléances, rapporte Barham Universel MÉDIA TV.

2. Médina Baye : Ziarra dougoub prévu Vendredi prochain, 27 janvier 2023

3. Médina Baye : Appel à la candidature du prix international de Cheikh Ibrahima Niass de récital de coran, édition 2023. Pour votre participation, merci de contacter sur ces numéros : +221-77-655-15-07 / +221-77-570-65-98

 

4. Médina Baye Kaffrine / Négrologie : Baye Moudir Wilane n'est plus. Ina lilahi wa ina ileyhi Rajioun

 

El Hadji Malick Wilane dit Baye Moudir Baye est né en 1949 à Ndougoubene. Il est frère de même père et de même mère de Cheikh Cheikh Abdoullaye Wilane. Fils de Mame Haly Wilane et de Mame Sokhna Ndaw, il fut professeur dans l'école arabique (mahat) de Cheikh Abdou Barhama depuis 1987, date de la création du dit Makhat.

En 1989 après son pèlerinage à la Mecque Cheikh Abdoullaye Wilane l’a nommé le directeur (Moudir) du Mahat d’où il a tiré son sobriquet « Baye Moudir Baye ». En 2020 Cheikh Abdou Barhama (RTA) l’a désigné président de l’association « Jamiyatou Nasroul hélmi wa tarbiyatou awlaad ». Depuis le rappel à Dieu du feu Cheikh Abdou Barhama , il accompagne le Khalif Cheikh Baye Euwal Abdoulaye Wilane de la plus belle des manières.

Il nous a quitté ce mardi 17 janvier 2023 à Tunisie et inhumé auprès de son Cheikh, Cheikh Abdoulaye Wilane le vendredi 20 janvier 2023. C'est une grande perte pour l'Oumah, la Tarikha Tidjaniya et toute la ville de Médina Baye Kaffrine. Nous prions pour le repos de son âme.

EDITORIAL : La Fayda, Crème des Tassaoufs

Pour mieux appréhender la valeur de l’apport de Baye, il faut faire une analyse diachronique du soufisme Taçawwuf.

Le soufisme ainsi que des matières telles que la grammaire (Nahwu), la rhétorique (arud) et autres étaient du temps du Prophète (SAW) une réalité vécue sans nom .Le soufisme était vécu dans toute sa plénitude par le Prophète(SAW) et ses nobles compagnons.

A l’époque où vivait le prophète (SAW) les cours étaient sans voile et dirigés vers Allah, mais après sa disparition, les cours se desséchèrent progressivement, comme en témoigne ce propos d’Anas (RA) « avant même de terminer l’ensevelissement du prophète (SAW) nous avions déjà détesté nos cours.»

C’est pour faire face à ce processus d’obscuration que des élites de la religion ont senti le besoin de créer et d’organiser des cadres qui offrent les moyens qui rapprochent du Seigneur afin de retrouver la pureté originelle. Ils développèrent donc, conformément a l’enseignement du Coran et de la Sunna du prophète (SAW), une méthode fondée sur le Zikr pratiqué en assemblée ou lors de retraites spirituelles qui s’accompagnaient quelque fois de rudes ascèses.

Les soufis de la première époque et ceux des époques qui suivirent s’imposaient des privations pénibles qui débouchèrent pour beaucoup sur des déséquilibres physiques et psychiques rien que pour contraindre le afin d’enrayer ses expansions mondaines et de le libérer du joug des passions. Ils arrivaient par cette méthode a purifier leurs mœurs, à se forger dans le moule des sublimes vertus, et accédaient a peine à Allah s’il leur était donné de franchir tous les obstacles. Le voyage était pénible, long truffé d’embuches pouvant durer selon les sensibilités individuelles des mois , voire des années .

Avec l’avènement de la Fayda, on assista à un « raccourcissement de la distance », du fait de la grâce, de la miséricorde et de la faveur divine, par un processus accéléré de la maturation spirituelle qui permet la réalisation unitive parfaite. A la différence de l’expérience des anciens, la fayda offre un itinéraire sans embuches ne nécessitant ni isolement, ni privation, ni tortures physique pour embastiller l’âme. Elle est une voie douillette et fait accéder a des joyaux sans commune mesure avec les acquis des anciens. L’accélération du développement matériel, ce développement même sont le reflet sur le plan physique de la réalité spirituelle. Ainsi, l’évolution connue par le monde dans tous les aspects de la vie : le développement prodigieux des transports, les possibilités qu’elles offrent en terme de gain de temps, d’économie, d’efforts, de facilités et autres sont tous les effets de la fayda qui hisse a des sommets jamais accessibles auparavant. Le Cheikh Al islam disait ainsi à ce propos : « J’ai pesé et soupesé les paroles des gnostiques et j’ai constaté que le terme de leur périple spirituel était notre premier pas sur la voie de la réalisation unitive. De nos deuxième et troisième pas, ils n’ont même pas perçu les traces a fortiori les pats suivants.»

Le raccourcissement de la durée du voyage vers Allah est, comme nous l’avons insinué plus haut, a l’image des progrès sans commune mesure enregistré dans les transports, en comparaison des époques où le voyage se faisait à dos d’âne, de cheval et de chameau. Cheikh Al Islam disait ainsi : « J’ai raccourci le chemin qui mène à l’unité divine à quiconque veut parvenir à Dieu.» C’est pour cette connaissance d’ Allah qui est le motif de notre présence sur terre que Baye a œuvré toute sa vie durant, afin de placer ceux qui se donnent a lui à la station Al-ihsân (perfection) à propos de laquelle le Prophète (SAW) disait : « C’est d’adorer Dieu comme si tu le voyais, sachant que si tu ne le vois pas, lui te vois. »

Pour bien comprendre la Fayda Tidjani, il faut considérer l’image suivante : l’Islam est un arbre dont les branches sont la Voie Tidjani et dont les fruits sont la Fayda. Le Cheikh Al Islam a formulé une prière grandiose pour tous ses amis :

« Mon Dieu, ne fais pas de l’écorce la religion part mes amis, plutôt le secret des secrets, c’est-à-dire ’essentiel Tes hauts dons », c’est cela sa demande et Dieu l’a exaucée.

A LA DÉCOUVERTE : Qui est Serigne Mbaye Niass (RTA) 

Est né en 1905 à Keur Samba (GAMBIE) porte le nom de son arrière- grand- parent BAKARY. Le nom BAKARY est une déformation de Abou Bakar .Au Sénégal, ceux qui portent ce nom sont affectueusement appelés MBAYE, SADIKH, BOUBA, DONDE… On l’appelait également par le nom de Aboubacar Al Mousanna (Aboubacar N°2) par rapport au deuxième fils de son père qui porte le nom de Aboubacar (1er khalife du Prophète), ce dernier fut plus connu sous le nom de El hadji Babacar NIASS.

Serigne Mbaye est un demi-frère de Cheikh Ibrahima NIASS. Ils descendent tous les deux du même père (El hadji Abdoulaye).Des proches collaborateurs et des fidèles Muqadams de Cheikh Ibrahima, il est le seul avec qui il existe des liens de parenté, de sang.

Son père El hadji Abdoulaye NIASS est un natif du Djolof qui s’installa au Saloum lorsque, Mouhamed NIASS, répondant à l’appel au jihad lancé par l’Almamy Maba Diakhou BA, avait quitté le village BELLI pour venir à NIORO DU RIP.

El hadji Abdoulaye participa aux résistances contre la pénétration française et aux guerres saintes menées par Maba Diakhou BA, et par ses successeurs son demi-frère Mamour Ndari BA et son fils Saer Maty BA.

Sur le plan religieux, El hadji Abdoulaye NIASS fut une référence admirée et respectée dans la Tarikha Tidiane. Il effectua un pèlerinage à la Mecque en 1890 et un mémorable pèlerinage à FEZ(Maroc) en 1911. Au cours de son séjour à FEZ, il reçut un « lidiazza moutlakh », un sésame inexistant dans l’espace sénégambien et, Ahmed SUKEYRI l’éleva au rang de titre de Khalife de Cheikh Ahmed Tidiane. Il fut, après El hadji Oumar TALL, le deuxième chef religieux sénégalais, à recevoir ce titre.

Sa mère Sokhna Khadidiatou DIAW, est de la famille de Sira DIAW, une famille originaire du WALO. Dans l’histoire du Royaume du WALO, royaume précolonial situé dans le Bas du fleuve Sénégal, certaines fonctions étaient dévolues au clan des DIAW ; ce qui leur conférait une certaine stature dans cet Etat avec un siège dans le « sebb ak baoor » (Assemblée du peuple).

La vertueuse Khadidiatou DIAW fut un modèle de piété de respectabilité et de dévouement envers son illustre époux. Femme nourricière, elle plaçait sous son aile protectrice de jeunes talibés confiés au Marabout. Elle fut aussi, une femme très versée dans les études coraniques et les sciences islamiques. L’histoire relata que son illustre époux lui demandait de donner la réponse à des questions d’ordre religieux qu’on lui posait.

Très jeune, Serigne Mbaye NIASS débuta ses études coraniques sous la férule de son père El hadji Abdoulaye NIASS.

C’est vers l’âge de 12 ans, qu’il maitrisa et récita le Livre Saint. Par la suite, il s’engagea dans l’étude des sciences islamiques.

A la mort de son père en 1922, il exprima le désir de poursuivre ses études auprès de son demi-frère Cheikh Ibrahima NIASS. Mais ce dernier lui demanda gentiment d’aller plutôt prendre contact avec l’ainé de la famille, Khalifa Mohammed NIASS. Alors Serigne Mbaye, sur un ton ferme et sans ambages, réagit : « j’ai fait un choix irréversible de poursuivre les études à tes côtés. Si tu n’accèdes pas à ma demande, je me rendrai en Mauritanie pour la même cause. Un jour viendra, tu seras responsable devant notre père et tu lui rendras compte ». Cette déclaration empreinte du sceau d’une détermination sans faille, amena Cheikh Ibrahima à le placer sous sa tutelle, malgré une légère différence d’âge (5ans).

Sous la responsabilité de son frère Serigne Mbaye fit de brillantes études supérieures sanctionnées par un diplôme supérieur de professorat délivré par Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niass.

Baye le nomma Muqaddam à Lamarame (Nguédiène). Pendant de nombreuses années, il se consacra à construire des écoles et à enseigner les sciences islamiques et coraniques. Il forma des centaines de talibés qui essaimèrent tout le Sénégal.

Il s'installa à Keur Madiabel où il fonda l'institut Nourou Sabah : la lumière du jour, devenu par la suite très réputé dans le Saloum et dans sa périphérie.

Pédagogue de renommée et bon gestionnaire, sa réputation d'homme de culture finit par franchir les frontières nationales.

L’école de Serigne Mbaye NIASS forma de grands érudits et des figures emblématiques de l’Islam au Sénégal. Serigne Mbaye prenait en charge le talibé dans toutes ses dimensions pour en faire un bon croyant, un citoyen responsable et un être social avec toute la sociabilité requise. Parmi ces érudits, on reconnait El hadji Ousmane BADIANE du village de Lamarame ; El hadj Omar BITEYE et Ahmadou BITEYE du village de Kotti Netté, El hadji NIANE de Keur Maba, El hadji Ibou SALL de Médina Sabah, Tafsir Momath THIAM de Serrekunda/Gambie, Serigne Omar SALL qui fut son adjoint à la grande mosquée de Keur Madiabel...

Ecrivain et poète, il est l’auteur d’une belle collection d’œuvres littéraires en prose et en poésie, collection dans laquelle on peut retenir : NAFAHATOU KHOUDSIYA... (Un souffle saint d’une sagesse divine) ; MOUHAWAROU BAYNA ROUKH WA NAFSI (Dialogue entre l’âme et le corps) ; ANTHOLOGIE DE POEMES et prières d’évocation d’Allah (Dans ce recueil, il glorifie le Prophète Muhammad, Cheikh Ahmed Tidiane et Cheikh Ibrahima NIASS ; CONSEILS A UN DISCIPLE envers son guide religieux.

Serigne Mbaye effectua le pèlerinage à la Mecque à 7 reprises. Il fit un ziarra à FEZ (Maroc) pour s’abreuver à la source du tidianisme, un voyage à Jérusalem, lieu de convergences des trois religions révélées. Il effectua également, de nombreuses missions à l’étranger pour le compte de Cheikh Ibrahima. La plus célèbre fut la mission de 1948, effectuée en compagnie de Serigne Aliou CISSE au Soudan anglais. Il fut aussi un diplomate chevronné à l'esprit ouvert, courtois et ayant une connaissance des hommes. Baye Niass l'initia, à la science initiatique des profondeurs de la gnose divine, le garda auprès de lui et en fit son homme de confiance. Baye lui confiait des missions qu'il accomplissait avec succès. L'une d'elles, consistant à réconcilier, en 1948, les Emirs Haoussa du Nord nigérian lui permit de faire étalage, de tous ses talents de diplomate et de finesse d'esprit. La maîtrise de son sujet, sa forte personnalité lui valurent un succès sans précédent. En effet, il ramène non seulement la paix mais il réconcilia de facto les belligérants qui étaient de confréries différentes, mais tout de même musulmans. Sa disparition dimanche 8 Juillet 1973, deux ans avant celle de Baye Niass, son frère et ami, son maître et confident, laissa un vide dans la communauté musulmane.

Par LeHibrahimya TV, janvier 2023

Publié dans A LA UNE

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